La plus grande conférence mondiale sur les espèces sauvages acclamée comme un tournant majeur

Mise à jour le 12 janvier 2021

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COMMUNIQUÉ DE PRESSE

La plus grande conférence mondiale sur les espèces sauvages acclamée comme un tournant majeur

La 17e Conférence des Parties à la CITES marque une étape cruciale dans le renforcement de la protection des espèces de faune et de flore sauvages contre la surexploitation et le commerce illégal

51 propositions acceptées, cinq rejetées, six retirées
Le Sri Lanka accueillera la 18e Conférence des Parties en 2019

Au terme de deux semaines de négociations marathon, les gouvernements viennent d’adopter un ensemble de décisions historiques visant à réglementer le commerce d’espèces sauvages pour en assurer la légalité, la durabilité et la traçabilité. Ces décisions prévoient notamment un renforcement des mesures de lutte contre le trafic d’espèces sauvages, la protection accrue de groupes entiers d’espèces, la mise en œuvre de stratégies ciblées de réduction de la demande en spécimens d’espèces sauvages échangés de manière illégale, et un accord sur une collaboration plus étroite avec les communautés rurales.

“La Conférence des Parties à la CITES la plus déterminante en 43 ans d’histoire a tenu toutes ses promesses envers les espèces sauvages du monde entier. La CoP17 marque un tournant majeur dans la protection des espèces de faune et de flore sauvages les plus vulnérables de la planète,” a déclaré John E. Scanlon, Secrétaire général de la CITES.

Johannesburg, 4 octobre 2016 – Organisée tous les trois ans, la Conférence des Parties à la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES) s’est clôturée aujourd’hui à Johannesburg par l’allocution de son Secrétaire général, John E. Scanlon, lequel a déclaré que cette 17e session de la Conférence des Parties (CoP17) marquait “un tournant majeur qui restera dans les mémoires comme la date où un revirement s’est produit en faveur de la survie des espèces les plus vulnérables de la planète .”

La CoP17 de la CITES fut le plus grand rassemblement de ce type jamais organisé. Elle a en effet réuni pas moins de 152 gouvernements invités à prendre des décisions sur 62 propositionsd’inscription d’espèces aux annexes de la Convention soumises par 64 pays. Au total, la conférence a compté plus de 3500 participants ; elle a aussi enregistré un nombre sans précédent de manifestations parallèles et fait l’objet d’une très grande couverture médiatique dans toutes les régions du monde.

La session de Johannesburg s’est terminée avec un jour d’avance, forte d’un large consensus et d’une détermination à mettre en œuvre les décisions sur le terrain. Le Président sortant du Comité permanent, Øystein Størkersen, a présenté la CITES comme un modèle hors du commun s’agissant de la façon de traduire des accords internationaux en actes concrets.

Le Secrétaire général de la CITES, John E. Scanlon, a déclaré : “La CoP17 a adopté des décisions aux termes desquelles la protection des espèces sauvages fait partie intégrante des programmes d’organismes de lutte contre la fraude, de développement et de financement au niveau mondial dotés des moyens et compétences techniques nécessaires pour veiller à l’application de la Convention sur le terrain, là où c’est le plus important , en collaboration avec les organes de gestion et les autorités scientifiques CITES, ainsi qu’avec les agents des douanes, les communautés rurales, les entreprises, les forces de police, les magistrats et les gardiens de parcs. ”

“Au nombre des réussites les plus remarquables figurent plusieurs décisions visant à appliquer des contrôles du commerce CITES à de nouvelles espèces marines et de bois, dans le prolongement d’une tendance amorcée à la CoP16 selon laquelle des pays font appel à la CITES pour les aider à progresser sur la voie de la durabilité des océans et des forêts. L’ordre du jour ne portait pas uniquement sur des espèces emblématiques ; le pangolin et plusieurs autres espèces moins connues ont également fait l’objet de la plus grande attention.”

Présent à la cérémonie d’ouverture de la CoP17, Erik Solheim, Directeur exécutif du Programme des Nations Unies pour l’environnement, a déclaré : “La protection des espèces menacées est de la plus haute importance s’agissant de la préservation de notre patrimoine naturel. Lors de la Conférence de la CITES, les pays ont manifesté leur détermination à s’assurer que des mesures concrètes sont prises pour garantir la protection des espèces végétales et animales, indépendamment de leur taille. Quelle que soit l’espèce concernée, du calao à casque aux centaines d’espèces de bois de rose, le commerce illégal nuit gravement à la planète, et seule la coopération internationale rendue possible grâce à la CITES peut permettre de lutter contre ce phénomène.”

La Conférence de Johannesburg a été marquée par un accord sur des mesures visant à améliorer le commerce durable de plusieurs espèces, par exemple le lambi, le napoléon, le lycaon, différentes espèces de requins et de serpents, ainsi qu’un large éventail d’espèces de bois comme le bubinga et d’autres bois de rose, le prunier d’Afrique ou le bois d’agar.

Les Parties ont également fait état de nombreuses réussites en matière de conservation, par exemple dans le cas du zèbre de montagne du Cap, de plusieurs espèces de crocodiles ou du bison des bois, toutes ces espèces ayant été transférées, de manière consensuelle, de l’Annexe I à l’Annexe II de la CITES suite à l’amélioration de leur état de conservation.

La préservation d’espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction a connu un nouvel élan, le perroquet gris, le macaque de Gibraltar, le sclerocactus Blainei, l’éléphant, le pangolin et la saïga faisant l’objet d’une protection accrue ; de même, il a été convenu de mesures ciblées de lutte contre la fraude pour combattre le commerce illégal de plusieurs espèces précises, notamment le perroquet gris, le lion d’Afrique, le guépard, le calao à casque, le pangolin, le rhinocéros et l’acoupa de MacDonald.

Parallèlement, de très nombreuses nouvelles espèces ont pour la première fois été inscrites aux annexes CITES, ce qui signifie que leur commerce fera l’objet de contrôles au titre de la Convention. Ces décisions touchent un large éventail d’espèces marines et de bois ainsi que des mammifères, des reptiles et des amphibiens, notamment plus de 350 espèces de bois de rose, les raies mobula, le requin soyeux ou le requin-renard.

“La CITES est désormais considérée comme un outil indispensable pour atteindre les objectifs du Programme 2030 et les Objectifs de développement durable,” a fait remarquer John Scanlon tout en remerciant Edna Molewa, ministre des Affaires étrangères de l’Afrique du Sud, pour avoir accueilli la réunion ministérielle consacrée à la CITES et aux Objectifs de développement durable.

La CoP17 a débouché sur plusieurs nouveautés, notamment :

  • la toute première résolution sur la corruption et la criminalité liée aux espèces sauvages ;
  • des décisions sur la cybercriminalité et la criminalité liée aux espèces sauvages ;
  • une résolution sur les stratégies de réduction de la demande en spécimens d’espèces sauvages échangés de manière illégale ;
  • des résolutions concernant le calao à casque et des espèces de serpents ;
  • des décisions sur la pêche et le commerce illégaux de l’acoupa de MacDonald et sur les prises accessoires de marsouins du golfe de Californie ;
  • une résolution et des décisions sur la mobilisation de la jeunesse dans le cadre de la CITES ;
  • des décisions sur la participation des communautés rurales, de sorte que les populations locales soient mieux représentées dans la gestion des espèces sauvages ;
  • pour la première fois également, l’Union européenne a participé en tant que Partie à la Convention dotée d’un droit de vote. 

Citons également parmi les autres résultats remarquables de la CoP17 :

  • le rejet d’un Mécanisme de prise de décisions pour le commerce futur de l’ivoire ;
  • un accord sur la fermeture des marchés nationaux pour l’ivoire d’éléphant lorsqu’ils contribuent au braconnage ou au commerce illégal ;
  • le rejet de l’ensemble des propositions visant à modifier le niveau de protection des populations d’éléphants d’Afrique australe ;
  • une réglementation et une surveillance plus strictes des trophées de chasse de façon à ce que leur commerce fasse l’objet de mesures de contrôle, en mettant notamment l’accent sur les avantages liés à la conservation des espèces et sur les incitations à la conservation auprès des communautés locales ;
  • une décision sur la réalisation d’une étude visant à mieux connaître la réglementation relative au commerce de l’anguille d’Europe et sur un examen plus global de l’ensemble des espèces d’anguilles ;
  • un accord sur la réalisation d’études propres aux tortues marines afin de mieux cerner l’impact du commerce international sur leur état de conservation ;
  • la mise en place d’une procédure pour veiller au respect de la Convention dans le cadre de l’élevage en captivité afin de vérifier l’authenticité des spécimens présentés comme issus de ce type d’élevage ;
  • le fait d’accepter que les Plans d’action nationaux pour l’ivoire servent d’outil aux Parties les plus touchées par le commerce illégal de l’ivoire, y compris les pays d’origine, de transit et de destination, afin de renforcer leurs capacités en matière de lutte contre le commerce illégal et de respect de leurs engagements au titre de ces plans ;
  • la décision de mener des études sur le commerce légal et illégal d’os et d’autres parties et produits du lion ;
  • une demande visant à passer en revue toutes les espèces inscrites à l’Annexe I afin de déterminer les mesures à prendre pour améliorer leur état de conservation ;
  • des améliorations à apporter aux procédures en place pour s’assurer du caractère durable, légal et traçable du commerce de spécimens d’espèces sauvages ;
  • un accord sur la mise en œuvre d’une procédure visant à améliorer la traçabilité et l’identification d’espèces CITES.

Les modifications apportées aux annexes CITES, les résolutions et les décisions entreront en vigueur 90 jours après la CoP.

“C’est ici à Johannesburg que la voix des communautés rurales et de la jeunesse du monde entier s’est exprimée et a été entendue par des décideurs venus de toute la planète. Cette CoP aura été extraordinaire, à tous points de vue, et je tiens à adresser mes plus vifs remerciements au gouvernement et au peuple sud-africains,” a déclaré John Scanlon en guise de conclusion.

La 17e session de la Conférence des Parties à la CITES s’est tenue du 24 septembre au 4 octobre 2016. Elle a réuni plus de 2500 participants issus de gouvernements et de nombreuses organisations à titre d’observateurs. La CoP18 aura lieu en 2019 au Sri Lanka.

Note aux rédacteurs : pour tout complément d’information et demande d’entretien, prière de contacter Victoria Holdsworth, responsable des médias, CoP17 de la CITES.

[email protected] ou Tél.: +44 773 677 30 93

Le résultat de l’ensemble des 62 propositions est disponible sur le site web de la CITES.

CoP17

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Articles d’opinion pré-CoP17

Au sujet de la CITES

Avec 183 États membres, la CITES reste l’un des instruments les plus puissants au monde pour la conservation de la biodiversité par la réglementation du commerce de la faune et de la flore sauvages. Des milliers d’espèces font l’objet d’un commerce international et sont utilisées par l’homme dans sa vie quotidienne pour se nourrir, se loger, se soigner, ainsi que pour l’écotourisme, les cosmétiques ou la mode.
 
La CITES règlemente le commerce international de près de 35 000 espèces de plantes et d’animaux, y compris de leurs parties et produits, assurant leur survie dans la nature au bénéfice tant des populations locales qui conservent ainsi leurs moyens de subsistance que de l’environnement mondial. Le système de permis CITES a pour but de veiller à ce que le commerce international des espèces inscrites aux annexes CITES soit durable, légal et traçable.
 
La CITES a été adoptée à Washington D.C. le 3 mars 1973.
 
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